The Indianapolis Star

On ne vient pas de l'apprendre, mais le nouveau General Manager des Pacers vient enfin de prendre ses fonctions à la tête de la franchise de l'Indiana, cela fait quelques jours que cette info traîne dans l'imprimerie, cependant le nouveau manager est français, et on connaît les difficultés administratives que peut connaître un étranger pour travailler aux Etats-Unis s'il ne passe pas par le Rio Grande.

Une fois le pied posé sur le sol américain à Indianapolis, Pitou (les français ont de ces prénoms...) a pu donné sa toute première conférence de presse, en anglais, of course, il s'est dit "Heureux d'être aux commandes d'une équipe de Passeurs, et impatient de rencontrer enfin ce fameux Indiana (les américains ont de ces prénoms...)".

Et si Pitou ne semble pas très familier de la langue parlée dans ce pays d'adoption, il l'est encore moins du droit américain, et n'a pas hésité, du haut de ses vingt ans, à aller arroser son nouvel emploi de quelques bourbons locaux. Il a ainsi pu accorder la seconde interview de sa carrière à l'émission "Chopé par les Keufs" sur MTV, avec cette fois-ci un accent nettement plus convaincant.

La sieste porte conseil, et seulement une demi-heure après le trade qui voyait s'envoler Hilario Nênê, Mike James et Jason Kapono vers l'aéroport international Newark Liberty, tandis que Paul Milsap, Quentin Richardson et Luther Head faisaient le chemin inverse, les Pacers remettent ça.

Dalida l'a chanté, en 1974 déjà Hill avait 18 ans, et aujourd'hui ses meilleures années sont derrière lui, c'est aussi le cas d'Antonio McDyess, et ce sont donc ces deux vétérans que les culs-terreux laissent partir sans une larme, en effet, dans l'Indiana on ne porte que peu de considération aux héros de la franchise rivale de Detroit. Pitou a alors déclaré en conférence de presse, esquissant un sourire « J'aurais voulu le retenir, Pourtant je l'ai laissé partir, Sans faire un geeeeeeste. », mais il semblerait qu'aucun des journalistes américains n'ait saisi la brillante référence, et ont attribué ces propos au fait qu'il ne devait pas encore avoir complètement décuvé de sa nuit agitée de la veille qui l'a conduit au poste de police.

C'est à Gronaldo, General Manager des Mavericks, de mettre de l'ordre dans ses cheveux, un peu de noir sur ses yeux, pour acceuillir Grant Hill et Antonio McDyess. En échange, Dallas injecte un peu de sang neuf dans les veines des Pacers (histoire de faire redescendre l'ethylotest sous la limite légale), ainsi Jeff Green et Trevor Ariza posent leurs valises dans l'Indiana.

Les réveils sont difficiles dans l'Indiana, le General Manager des Pacers mène une vie nocturne pour le moins agitée entre escort girls, coupes de Champagne bons marchés, boîtes branchées et bars à strip-teaseuses, fatigant chaque jour un peu plus la rédaction, qui prend du retard sur le rythme effréné imposé par le jeune GM.

C'est un samedi soir, dans un de ces établissements ou la musique est funky, les filles peu farouches et les consultants sportifs un peu distraits, que Pitou réalise son habituel remake de la fièvre du samedi soir. Il croise sur le dancefloor ce qu'il croit être un membre des Jackson Five, corps d'athlète et déhanchement chaloupé, toute l'assistance semble former un cercle autour des deux protagonistes, et commence à taper des mains en rythme.


Mais cet homme n'est ni Jermaine Jackson, ni John Travolta, ni Gloria Gaynor, il s'agit du basketteur Ricky Davis, qui vu la pêche dont il fait preuve a probablement une fois de plus violé les conditions du programmes anti-drogue de la NBA, pas étonnant que les deux hommes semblent en phase. Et Davis n'est pas là par hasard, pas franchement désiré dans le New-Jersey, il a su trouvé les mots et les gestes (il est visiblement toujours capable de mettre la main au panier) pour envouter Pitou, une fois les Rita Mitsouko dans la playlist du club, il n'a suffit à Ricky qu'à clamer « Dis-moi oui ! Indy ! » repris en cœur par les badots, pour convaincre le General Manager de l'accueillir.

Ainsi, Ricky Davis, accompagné de Greg Oden, d'Aaron Afflalo, Jaravis Crittenton et un tour de draft, débarquent des Nets pour les casaniers Jeff Green, Trevor Ariza et Tyronn Lue, de dures nuits en perspectives pour la rédaction.

Il est de ces habitudes qu'on ne saurait changer, qu'importe la nation, qu'importe la situation, qu'importe la coutume locale. Depuis la nomination de Pitou au poste General Manager des Pacers, il est devenu usuel que les réunions de l'équipe dirigeante, traditionnellement réalisées en salle de conférence du centre d'entrainement des Pacers, se passent à présent dans des pubs du centre-ville d'Indianapolis, propices à la « convivialité et à l'échange décomplexé d'idées inédites » selon les termes du jeune français.

Mais demeurent des incompréhensions culturelles et linguistiques majeures au sein du staff des cul-terreux de l'Indiana, c'est ainsi que la requête « plus de shooters ! » émise par le GM à l'intention du gérant de l'établissement, à laquelle il a ajouté « peu importe le prix, c'est l'proprio qui offre ! », a créé un léger quiproquo au sein des responsables sportifs, qui, pour satisfaire les exigences du patron, ont fait venir Troy Murphy et Kevin Martin dans l'Indiana.


Question shooters en effet, on a avec ces deux larrons la crème de la NBA : Troy Murphy, du haut de ses 2,11 mètres, possède le 3ème meilleur pourcentage de la ligue derrière la ligne avec 45%, et ce malgré ses nombreuses tentatives en moyenne par match, pas mal pour ce joueur qui est également le second meilleur rebondeur de la NBA derrière Dwight Howard. Quant à Kevin Martin il n'est pas en reste, huitième au nombre de tirs à 3 points transformé par match, il associe à cela un convaincant 41,15% de réussite.

Paul Milsap (l'accro du shopping) et Ricky Davis (l'accro à la farine) font le chemin inverse, Indiana perd plus de 8 millions de dollars au change, soit seulement la moitié des frais « réceptions et soirées » sur un mois depuis l'entrée en fonction du nouveau Manager.