Tony Parker dispute à partir de jeudi la troisième finale NBA de sa carrière, après 2003 et 2005. A chaque fois, son équipe de San Antonio l'avait emporté. Cette fois, les Spurs affrontent une surprenante équipe de Cleveland, et partent largement favoris face aux partenaires de l'extra-terrestre Lebron James. A quelques heures du début de la confrontation, le meneur français estime qu'il s'agit là de la dernière occasion pour un groupe vieillissant de remporter le titre suprême, et revient sur son évolution au sein de la NBA.
Vous vous apprêtez à disputer votre troisième finale NBA avec San Antonio. Est-ce que le plaisir est toujours le même, ou l'habitude commence-t-elle à s'installer ?
Franchement, je suis super content d'être en finale. C'est tellement rare, tellement dur de se qualifier. Non, j'apprécie toujours autant, vraiment. On a vécu une saison difficile, avec des hauts et des bas, on a dû écarter de très grandes équipes pour en arriver là. On s'est bien battus, et on est tous contents d'en être arrivé là.
On vous a entendu dire que ce serait la dernière occasion pour San Antonio de remporter le titre suprême. Qu'entendez-vous par là ?
En fait, c'est à mon avis la dernière occasion pour cette équipe, ce groupe, pas pour San Antonio. Vous savez, on est un peu une équipe de grands-pères. Sérieusement, Brent Barry a 36 ans, Bruce Bowen 35, Michael Finley 34... On a beaucoup de joueurs très importants dans les rotations qui commencent à être un petit peu vieux.
A titre personnel, en quoi le Tony Parker version 2003, date du premier titre NBA, est-il différent de celui de 2007 ?
Cela n'a rien à voir ! J'ai beaucoup progressé, je suis plus mature, j'ai plus d'armes au niveau de l'attaque, je suis plus dur à arrêter. Je suis aussi plus relax à l'approche des grandes finales comme celle-ci. En plus, je pense vraiment avoir passé un cap cette saison, au niveau du leadership et au niveau de la régularité, surtout en play-offs. Je pense que je fais les meilleurs play-offs de ma carrière, meilleurs que l'an dernier, puisqu'on est en finale. Petit à petit, je prends plus de responsabilité sur le terrain, au niveau des systèmes. Et Gregg Popovich peut s'installer confortablement sur le banc et me regarder grandir.
"Je soutiens les choix de Claude Bergeaud"
Parlons de l'adversaire. La présence de Cleveland dans cette finale est une surprise. Vous partirez largement favoris, surtout au niveau de l'expérience.
C'est sûr que c'est surprenant. Je pensais vraiment que Detroit était beaucoup plus fort que Cleveland, mais ce sont les Cavaliers qui sont en finale, et il faut absolument qu'on les respecte, sinon cela risque de nous jouer de biens mauvais tours. D'autant qu'ils ont un joueur exceptionnel, Lebron James. Après, c'est vrai que notre expérience va nous aider. Beaucoup de joueurs de Cleveland sont très jeunes, et n'ont jamais disputé de finale NBA. En plus, on a fait de grands play-offs, à chaque fois qu'on avait l'occasion de conclure une série, on l'a fait. On joue vraiment notre meilleur basket, donc on va être dur à battre.
Vous avez parlé de Lebron James. Y'aura-t-il un plan destiné tout spécialement à le contrer ?
On va surtout essayer de le contenir. L'arrêter, on n'y arrivera pas, il est trop fort. Il faudra que toute l'équipe s'y mette. Mais il faudra surtout essayer d'arrêter les autres joueurs. On ne pourra pas se permettre, comme Detroit l'a fait, de laisser Gibson marquer 31 points.
Pensez-vous que Lebron James évolue maintenant au même niveau que Michael Jordan, votre idole ?
Non, loin de là. Ce qu'il fait est extraordinaire, c'est sûr. Mais il a encore beaucoup de chemin à faire. Il faut qu'il gagne 6 titres NBA, déjà, donc on n'en est pas là.
Parlons pour finir de l'équipe de France. Claude Bergeaud a choisi de laisser de côté pour l'Euro trois joueurs NBA. Qu'en pensez-vous ?
Je n'ai pas vraiment de commentaires à faire. Claude a choisi de partir dans de nouvelles directions, et il a donc fait des choix. Je les respecte et je les soutiens.
Jeu 7 Juin - 17:17