Le cauchemar du barça

Le Real Madrid tenu en échec à Saragosse (2-2), le Barça a manqué l'occasion de prendre la tête de la Liga contre l'Espanyol en encaissant un but à la dernière minute (2-2), lors de la 37e journée de Liga. Les Madrilènes peuvent remercier van Nistelrooy auteur d'un doublé dont un but à la 89e.

Aux visages radieux et à l'explosion de joie générale, on pourrait presque croire que le Real vient de remporter son premier titre en quatre ans. Les hommes de Fabio Capello n'ont obtenu qu'un nul, mais ont fait un grand pas vers une couronne tant attendue... Pourtant, la soirée a longtemps pris des allures de cauchemar sous un temps apocalyptique et face à un adversaire dominateur à l'entrejeu et lui aussi contraint de l'emporter pour ne pas laisser filer sa qualification pour l'UEFA. Avec un Beckham sur une jambe et Miguel Torres blessé lors de l'échauffement, le Real ne semble pas sous de bons augures. Confirmation sur une faute de main d'Helguera qui offre aux Aragonais un penalty transformé par Diego Milito (1-0, 32e).

Tandis que le Barça mène face à l'Espanyol, les hommes de Capello butent sur César Sanchez, qui repousse à bout portant les tentatives de Robinho (13e) et Van Nistelrooy (45e+2). Toujours dominés dans le second acte par un adversaire plus rapide à l'entrejeu, les Merengues égalisent pourtant sur une tête de l'inévitable Van Nistelrooy (1-1, 57e), meilleur buteur de Liga. Une éclairci de courte durée.

Bien servi par Aimar, Diego Milito inscrit son 22e but de la saison (2-1, 64e). Et malgré les excellentes offrandes de Reyes, Higuain et Diarra butent de nouveau sur un César impérial. S'acheminant vers une défaite désastreuse, les hommes de Capello connaissent alors le miracle. Grâce à l'opportunisme de Van Nistelrooy (2-2, 89e) sur une nouvelle parade de César, elle arrache un nul inespéré. Mieux. A la même minute, Taludo privait le Barça d'une victoire peut-être synonyme de sacre. Avant la dernière ligne droite, le Real est sauvé des eaux...

Un temps redevenu leader du championnat, le Barça a laissé filer deux points capitaux dans le derby barcelonais qui l'opposait à son voisin de l'Espanyol. Privés de Ronaldinho, suspendu, les hommes de Frank Rijkaard mettent d'entrée leur empreinte sur la rencontre en pressant devant le but de Kameni. Mais Gudjohnsen, titularisé en pointe, peine à trouver le cadre (7e et 18e). Ses coéquipiers Xavi (12e), Messi (16e) et Eto'o (29e) ne se montrent pas plus précis. Dominés, les joueurs de l'Espanyol ne plient pourtant pas et jouent leur chance à fond sur leurs rares offensives. Si De La Pena négocie mal un contre en choisissant de tenter sa chance tout seul (26e), l'ancien Marseillais opte pour une meilleure solution quelques instants plus tard. Toujours sur contre, De La Pena sert cette fois Tamudo dans le dos de la défense blaugrana et l'attaquant envoie le ballon dans la lucarne de Valdes (0-1, 30e). Le Barça, secoué, reprend sa domination stérile jusqu'au moment où Messi décide de mettre tous les atouts de son côté. A l'image de Diego Maradona dont on en fait l'héritier, le jeune Argentin vient placer sa main pour devancer Kameni sur un centre de Zambrotta et donner l'égalisation au Barça juste avant la pause (1-1, 44e).

Contesté par les joueurs de l'Espanyol, le but de Messi renverse bien la tendance en replaçant le Barça sur de bons rails et en occupant les esprits des joueurs de Valverde. Intenable depuis le début de la rencontre, Lionel Messi fait encore parler de lui en donnant l'avantage au FC Barcelone d'un tir croisé du pied droit (2-1, 57e). La soirée semble sourire au Barça qui se contente ainsi de dérouler son jeu. Gudjohnsen d'une reprise de la tête (77e) et Eto'o seul en contre (87e) peuvent même enfoncer le clou mais la réussite les fuit. A l'inverse, Tamudo démontre toute son efficacité lorsqu'il part de nouveau dans le dos de la défense catalane et s'offre un doublé d'une frappe croisée du droit (2-2, 90e). Le Barça concède le match nul au Camp Nou au moment même où le Real Madrid arrache un point à Saragosse et conserve ainsi la première place de la Liga.

Le quadruplé est encore possible. Vainqueurs de la Supercoupe d'Europe, de la Coupe de l'UEFA et finalistes de la coupe du Roi, les hommes de Juande Ramos peuvent toujours rêver du sacre national. Venus dans les Baléares pour tenter de réaliser un beau coup au classement, les Sévillans repartent avec un sentiment mitigé. Bougés d'entrée par des Majorquins impériaux à domicile depuis la trêve hivernale, les coéquipiers d'Escudé essuient plusieurs vagues d'assauts menées par le virevoltant ailier droit Varela mais ses tentatives sont trop approximatives pour inquiéter Palop.

Séville ne tarde pas à réagir par Luis Fabiano qui voit son missile passer juste à côté du poteau droit de Moya (15e). Les Majorquins continuent de se montrer très entreprenants et manquent par deux fois d'ouvrir le score notamment avec Arango (28e). De retour des vestiaires, Majorque reprend son festival d'occasions manquées. Séville continue d'essuyer les déferlantes majorquines mais ne plie pas. Solide en défense et bien en place au milieu, les Sévillans attendent leur heure. L'entrée de Chevanton va booster le jeu andalou puisque l'Uruguayen se met tout de suite en évidence et oblige Moya à capter son tir en deux temps (72e). L'expulsion de Dragutinovic ne changera rien. Maresca aura même la balle de match mais son enchaînement contrôle poitrine reprise de volée ne finira pas dans les filets (83e).

Dans ce match ouvert où seule la finition aura manquée, les deux équipes se quittent sur un score logique. Si Séville peut avoir des regrets de ne pas avoir pu l'emporter, les hommes de Juande Ramos pourront se consoler car les matches nuls du Real Madrid et de Barcelone leur permettent de rester à deux points des deux premiers de la classe. La réception de Villarreal le week-end prochain s'annonce plus que "caliente".