Herbert quitte le navire

Trois ans en France n'auront donc pas permis à Gordon Herbert d'apprendre le français. Encore moins le Béarnais après une seule saison calamiteuse qui se finit avec le licenciement de l'entraîneur canadien ce mercredi. Pas une surprise puisque l'affaire paraissait entendue depuis la finale de la Coupe de France à Bercy (13 mai). Malgré la victoire, Pierre Seillant, qui reste la voix de l'Elan Béarnais, n'avait pas mâché ses mots à l'encontre de celui qui devait conduire Pau vers les sommets de la Pro A : "Nous lui avons mis à disposition tous les joueurs qu'il a voulus et, en réalité, il est responsable de l'échec de cette saison".

Pas qualifié en play-offs, malgré une place dans le Top 16 de l'Euroligue et une Coupe de France acquise, Gordon Herbert n'aura jamais dérogé de son principe de base. Celui d'un entraîneur anglosaxon, incapable d'apprendre la langue de Molière en trois ans de présence en France et encore plus à intégrer des gros potentiels français à son projet de jeu 100% US. Des éléments, certes fabriqués sous le joug américain, mais jamais en adéquation avec les réalités de notre Pro A.

La fin de saison en eau de boudin ne pouvait évidemment accoucher d'une autre issue. Si le départ du Canadien ne fera pas pleurer le Palais des Sports de Pau, il peut et doit permettre au club de retrouver une véritable identité de jeu. Equipe composée pour vaincre durant 15 ans, l'Elan est maintenant à un tournant comme le reconnaît Pierre Seillant : "Il va falloir que l'on retrouve ce que nous n'aurions jamais du perdre. On possède des jeunes de qualité avec un esprit club bien ancré, on s'en servira". Un retour aux sources qui annonce sans doute de belles soirées dans le Béarn. Car quoiqu'il en soit, si Pau-Orthez boite, c'est toute la Pro A qui marche sur une jambe. Une réalité bien comprise dans le Sud. Alors que l'on parle d'Olivier Cousin, coach de Quimper, finaliste de Pro B, pour conduire l'équipe, on devrait surtout reparler français à Pau.