Un peu plus dans l'histoire

Elu logiquement MVP des Finales, Tony Parker devient le premier européen à hériter de ce titre honorifique. Mais ô combien symbolique du parcours impressionnant du Français, désormais détenteur de trois bagues de champion à seulement 25 ans.

Kareem Abdul-Jabbar, Bill Walton, Magic Johnson, Larry Bird, Michael Jordan, Shaquille O’Neal, Tim Duncan… Ce sont juste quelques uns des noms que vient de rejoindre Tony Parker, élu MVP des Finales NBA comme tous ces joueurs mythiques, représentant un Panthéon du basket au sein duquel le Français fait son entrée avec humilité. «C’est génial, c’est incroyable, je n’ai pas de mots pour décrire ce que je ressens à propos de ce trophée (il le contemple, posé à côté de lui). Demain matin quand je me réveillerais, je pense que je n’y croirais toujours pas. C’est un rêve qui se réalise. Je suis fier aussi d’être le premier européen à obtenir ce titre.» Une fierté méritée, lui qui aura survolé cette série contre Cleveland au point que personne, aujourd’hui, n’aurait à l’idée de venir contester son titre.

Une réussite insolente au tir
24,5 points de moyenne avec un quasi irréel 57% de réussite au tir, chiffre astronomique pour un meneur de jeu, les chiffres parlent en effet d’eux-mêmes. Ainsi, c’est bien TP qui lançait à la perfection les Spurs sur la voie du sweep en scorant 27, puis 30 points lors des deux premiers matches à domicile. C’est toujours lui qui, lors du Game 3, plantait un assassin tir primé en plein cœur des Cavaliers à une minute de la fin. Enfin, c’est encore lui qui, la nuit dernière, a maintenu à flot sa formation en inscrivant 10 points lors d’un premier quart-temps où LeBron James et consorts jetaient leurs derniers feux dans la bataille. Et s’il ne fallait retenir qu’une action de ces Finales concernant le Français, il s’agirait sans aucun doute de ce coast-to-coast invraisemblable réussi par le numéro 9 des Spurs lors du 3e quart-temps du 4e match. Une action où il prenait le rebond défensif, avant de griller la politesse à trois adversaires pour conclure d’un lay-up magnifique. Tout simplement insaisissable. Ce titre vient ainsi clore de la plus belle manière une saison magnifique pour TP.

L’hommage à Popovich
Magnifique car le Français aura confirmé son nouveau statut au sein de la Ligue en décrochant notamment une deuxième sélection pour le All-Star Game. La preuve que, malgré une concurrence renforcée à son poste au sein de la Conférence Ouest, il fait bien partie du gotha. Cet adoubement, Parker le doit notamment à un tir en nette amélioration, après un gros travail effectué par l’international tricolore. Symbole de celui-ci lors de ces Finales, son 4/7 à trois points qui n’en fait certes pas encore un Mark Price en puissance, mais qui lui permet de représenter une menace à la périphérie. Et par ricochet, cela lui ouvre quelques autoroutes vers le panier, qu’il prend avec un appétit et une vélocité sans égale en NBA. Enfin, dernier facteur expliquant la progression continue de TP, un certain Gregg Popovich à qui il a tenu à rendre hommage après la rencontre de cette nuit : «Si j’ai obtenu ce titre de MVP, c’est en grande partie grâce au coach. Il me pousse tout le temps, dès que j’ai tendance à me reposer sur mes acquis, il m’incite à en faire plus, à toujours travailler davantage pour progresser. Sans lui, je n’en serais certainement pas là aujourd’hui. Ni toute l’équipe d’ailleurs. Lors de ces Finales, il a toujours fait en sorte que l’on reste concentré sur l’objectif que l’on s’était fixé, et même à 3-0 il n’a pas relâché la pression.»

Maintenant les Bleus
Il est loin en effet le temps où Tony Parker suivait les Finales NBA depuis l’INSEP, avec les yeux pétillants. Maintenant, alors qu’il a tout juste 25 ans, le Français possède trois bagues de champion, acquises curieusement chaque année impaire (2003, 2005 et donc 2007). Un palmarès impressionnant qui, ajouté à son futur mariage avec l’actrice Eva Longoria cet été, lui permet d’être comblé : «C’est vrai que 2007 est vraiment une année fantastique pour moi. Chaque jour, je remercie Dieu d’avoir tout ça, de faire partie de cette équipe de San Antonio, d’évoluer sous les ordres de Coach Pop et aux côtés d’un joueur tel que Tim (Ndlr : Duncan), qui me permet de jouer au plus haut niveau.» Maintenant, comment TP va-t-il pouvoir aller plus haut dans le futur ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que le meneur rêve désormais d’un titre avec l’équipe de France, qui reste son dernier mauvais souvenir avec sa fracture à l’index de la main droite qui lui avait valu de rater le dernier Mondial. Cela tombe bien, un Euro se profile en Espagne au mois d’août. Et après quelques courtes vacances bien méritées et des noces en grande pompe, Parker se verrait bien ajouter un nouveau fait de gloire à sa légende naissante…