Rarement une draft NBA n’aura fait autant parlé d’elle. En effet, le "buzz" autour de la cuvée 2007 ne décroisse pas depuis des mois alors que l’impatience grandit pour enfin voir Greg Oden, Kevin Durant et autres Al Horford enflammer les parquets américains. Les attentes sont énormes, des stars sont nées avant même d’avoir foulé les parquets, mais que vaut vraiment ce cru 2007 de la draft?
Depuis 2003, et la désormais fameuse draft qui a vu arriver dans la plus grande ligue de basket au monde un certain Lebron James mais également Chris Bosh, Dwane Wade et Carmelo Anthony, tous All-Stars indiscutables depuis, jamais une draft n’avait suscité autant d’intérêt tant le niveau annoncé est élevé cette année.
Les spécialistes la rangent déjà aux côtés de drafts légendaires comme celle de 1984 ( Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, Charles Barkley, John Stockton ) ou encore la trop souvent oubliée cuvée de 1996 avec tout de même Allen Iverson, Steve Nash, Kobe Bryant, Stephon Marbury, Ray Allen et Jermaine O’Neal pour ne citer qu’eux.
La particularité de cette draft 2007 est son incroyable profondeur avec un top 15 remplis de All-Stars potentiels. Bien évidemment, et ce comme chaque année, elle réservera également son lot de surprises avec l’éclosion de joueurs draftés tardivement au premier tour (vous avez dit Aaron Brooks ou encore Marco Belinelli?) voir même des talents oubliés jusqu’au fin fond du deuxième tour (On pense à Rayshawn Terry et à Taureen Green notamment).
Les deux premiers choix, respectivement Greg Oden et Kevin Durant font l’unanimité et constituent peut-être le meilleur combo 1-2 de l’histoire de la draft (Merci aux dirigeants d’Orlando d’avoir glissé monsieur Milicic entre Lebron et Carmelo en 2003).
Le premier, Greg Oden, est une machine attirant les superlatifs de toutes sortes. Les comparaisons flatteuses pleuvent. On parle de lui comme étant le nouveau David Robinson, avec le jeu offensif d’Hakeem "The Dream" Olajuwon, le calme d’un Tim Duncan et la présence d’un Bill Russell. Tout cela donne envie de faire un bon dans le temps, nous propulsant au mois d’octobre pour voir enfin le phénomène à l’œuvre. Seule chose certaine, la pression sur les larges épaules de ce gamin de 19 ans amateur de cartoons est gargantuesque.
Va-t-il trouver les ressources nécessaires pour faire face à cette pression et être rapidement un facteur au sein de sa nouvelle équipe des Blazers de Portland? Je serais tenté de dire oui, un énorme oui même!
En effet, ce bonhomme-là est trop talentueux pour ne serait-ce qu’envisager qu’il puisse constituer une déception. Son physique taillé pour dominer pendant une décennie la NBA et son jeu défensif absolument hors normes feront taire, sans l’ombre d’un doute, les plus sceptiques d’entre nous.
Certes, on lui reproche sa gentillesse exacerbée menant donc à un manque d’agressivité sur les terrains, sa faible panoplie offensive, ses problèmes physiques avec notamment sa blessure à la main droite qui l’a handicapé la saison dernière mais qui ne l’a pas empêché de mener Ohio State tout droit vers le Final Four NCAA et même à une finale plus qu’inattendue face aux Gators de notre ami Joakim Noah. Pour chipoter, certains questionnent également son aptitude à évoluer aux côtés d’un autre meneur de jeu que Mike Conley Jr, ami et coéquipier de toujours, drafté en numéro 4 cette année par les Memphis Grizzlies.
Faisons fi de toutes ces critiques et autres craintes concernant Greg Oden, de ses performances plus que décevantes lors de la Summer League de Las Vegas ( 19pts et 19 fautes en 2 matchs), son humilité plus qu’appréciable et son éthique de travail associées à son talent déjà gigantesque vont faire de lui un Hall of Famer. Il sera à n’en pas douter la force dominante dans la raquette pendant des années en NBA et vu l’étoffe que prend l’équipe de Portland, il ne serait pas étonnant de voir quelques bagues autour de ses doigts dans les prochaines années...
Passons maintenant au deuxième phénomène de cette draft: KD alias Kevin Durant. Du haut de ses 18 ans, ce jeune joueur issu de l’université de Texas ne semble pas avoir de limites tant son jeu offensif est complet. Ce jeune garçon un peu gringalet sait absolument tout faire en possession d’un ballon de basket. Le voir évoluer est un régal et les fans de Seattle peuvent déjà se réjouir de pouvoir contempler pendant des années ce diamant brut. L’an dernier lors de sa première année en NCAA, il a raflé tous les honneurs et ne doit sa deuxième position à la draft qu’à l’impossibilité pour une équipe de laisser passer un «big man» du calibre de Greg Oden tant ceux-ci se font rares par les temps qui courent.
Seattle semble déjà avoir complètement confiance en son nouveau joyaux, à tel point que les Sonics se sont séparer de Ray Allen et de Rashard Lewis lors des jours suivant la draft. Les clés de la maison verte sont donc dorénavant dans les mains de Kevin Durant, leader de nature, qui malgré son âge va facilement endosser le costume de «franchise player». Affichant 24pts de moyenne lors de la Summer League, personne ne doute des capacités de Durant à qui sont déjà promis quelques trophées de meilleur marqueur de la ligue.
L’avenir pourrait être des plus brillant pour Seattle car a Kevin Durant, 2è choix de la draft, s’est ajouté Jeff Green, 5è choix, échangé par Boston en compagnie de Delonte West et Wally Szczerbiak contre le vieillissant Ray Allen.
Cet hyper talentueux ailier issu de la mythique université de Georgetown est un apport considérable pour la franchise de l’état de Washington. Bon rebondeur, shooteur décent, possédant une vision du jeu extraordinaire et un altruisme très intéressant, Jeff Green a illuminé le dernier match de la summer league avec 35pts et 13rbds, montrant un potentiel indéniable et a surveiller de très près. Mon coup de cœur cette année.
Autre coup de cœur et autres joueurs qui auront un impact immédiat sur leurs franchises: le duo des Gators de Florida, Al Horford et Corey Brewer.
Le premier, drafté en 3è position par Atlanta est (enfin!) le bon choix pour pourvoir le manque à l’intérieur chez les Hawks après deux échecs retentissants personnifiés par Marvin Williams puis Shelden Williams. Cette fois-ci, pas d’erreur possible. Al Horford est une valeur sure. Il apportera de la puissance dans la raquette avec son physique très athlétique et son envie. Enorme rebondeur, bon scoreur, bon défenseur, il constitue avec Acie Law IV (meneur expérimenté drafté en 11è choix) le renouveau des Hawks. Nouveau logo, nouveaux joueurs, nouveaux maillots, nouveau départ pour la franchise de Georgie pour qui l’avenir ne peut de toute façon pas être plus sombre...
Corey Brewer, sans conteste le meilleur défenseur de cette draft, fera lui le bonheur de Minnesota. Cet arrière aérodynamique, rapide comme un chat, intercepteur de génie et véritable glue en défense est promis à un magnifique avenir en NBA. Ces qualités défensives plébiscitées ont fait de lui un des joueurs les plus convoités de la draft. Ce sont finalement les Wolves qui furent tout heureux de pouvoir choisir cette perle en 7è choix (Merci aux Bucks ayant choisi le très controversé intérieur chinois Yi Jianlian en 6è position). Considéré par beaucoup comme le seul à pouvoir garder des arrières comme Lebron James, Kobe ou D-Wade, il fera énormément de bien à une équipe de Minnesota invisible depuis sa finale de conférence en 2004. Mais la montée en puissance de Randy Foye, Craig Smith et Rashad McCants combiné à l’arrivée de cette pile en provenance de Floride vont sûrement redonner le sourire aux fans de Minneapolis et, peut-être, l’envie à Kevin Garnett, l’agent libre le plus convoité de l’été, de rester...
Voilà pour moi les 5 joueurs qui devraient être opérationnels immédiatement en NBA avec un rôle déjà primordial dans leurs équipes respectives. Mais derrière ces 5 phénomènes on retrouve une plénitude de "prospects" qui eux aussi vont certainement devenir de grands joueurs au fil du temps.
Au premier rang de ces joueurs d’avenir on trouve Mike Conley Jr, meilleur meneur de jeu de la draft. Ce gaucher devra améliorer son shoot mais possède déjà une vision du jeu et une rapidité incroyable. Son agilité et ses capacités de pénétration lui valent déjà des comparaisons avec un certain Tony Parker. Il devrait logiquement partager son temps de jeu avec Kyle Lowry chez les Grizzlies durant cette première saison. Son temps de jeu augmentera au fil du temps et son talent explosera au grand jour.
Yi Jianlian, drafté par les Bucks de Milwaukee en 6è position, constitue la plus grande question de cette draft 2007. Sa domination en Chine était indéniable, il possède des qualités athlétiques intéressantes, une agilité surprenante pour sa taille mais sera-t-il au niveau de la NBA et surtout, jouera-t-il pour les Bucks, chose qu’il refuse pour l’instant de faire en raison de la faible communauté chinoise présente dans le Wisconsin. Ces questions trouveront des réponses au début de la saison.
Passons maintenant aux deux Wright de cette draft: Brandan et Julian.
Brandan Wright, aillier fort issu de North Carolina, est surement le joueur le plus explosif de la draft. Gros dunkeur, contreur et possédant des bras a n’en plus finir, ses qualités athlétiques sont bien au dessus de la moyenne tout comme son potentiel. Lui est reproché son manque de régularité et d’envie mais ce joueur-là peut exploser plus rapidement que prévu dans une équipe de Golden State taillée pour lui.
Julian de son côté voit son avenir prendre la direction de la Nouvelle-Orléans après avoir fait le bonheur de l’université de Kansas avec ses dunks, son sens du jeu et son altruisme parfois abusif. Il a le talent pour prendre plus de responsabilités au sein d’une équipe et même si la place d’ailier semble promise à Peja Stojakovic chez les Hornets, il sera un atout intéressant et un joueur à suivre avec une énorme attention.
Dans la catégorie «joueurs à suivre» on retrouve également Al Thornton, Thaddeus Young et Spencer Hawes.
Le premier est peut-être le joueur de cette draft le plus prêt pour la NBA. Rares sont les joueurs qui finissent leur cursus universitaire, il fait parti de ceux-là, ayant fait le bonheur de la fac de Florida State pendant 4 ans. Joueur complet, adroit et gros scoreur, il pourrait lui aussi aider assez rapidement son équipe des Clippers de L.A.
Thaddeus Young est ce qu’on appelle un «total package». Il peut scorer a l’intérieur, à 3pts, prendre des rebonds de par son physique et est un défenseur coriace. Du tout bon pour une équipe des Sixers bien pâle depuis le départ de sa figure emblématique: Allen Iverson.
Spencer Hawes, drafté par les Kings non sans controverse puisque sensiblement identique au pivot de Sacramento Brad Miller, devrait malgré tout réjouir les fans californiens avec un jeu en poste bas très développé, une habilité des deux mains dos au panier et un bon jeu de passe pour un pivot. Il devra travailler sa défense et sa présence au rebonds mais constitue déjà un pivot solide pour la NBA.
Passons maintenant, cocorico oblige, à notre Joakim Noah national, heureux comme un enfant à l’annonce de sa sélection en 9è position par la mythique franchise de Chicago, les Bulls.
Beaucoup doutent de son talent et le qualificatif «overrated» (surcoté) est souvent employé par les américains. Il n’en demeure pas moins vrai, et ce en toute objectivité, que Joakim Noah gagne. C’est un gagnant. Son envie et sa hargne sont déjà légendaires, son caractère, sa joie d’être sur les parquets, constitueront un plus évident au sein des Bulls. Sous la houlette de Ben Wallace, il améliorera encore son jeu défensif déjà très solide. C’est son jeu offensif qui lui vaut certaines critiques. En effet, son shoot est très peu fiable mais Joakim a l’envie et progressera au fil du temps, selon son temps de jeu.
Pour finir, citons Rodney Stuckey, gros scoreur et très bon passeur drafté par les Pistons en 15è position (attention à lui, futur star en perspective, doublure de luxe de Chauncey Billups, il apprendra énormément aux côtés d’un des meilleurs meneur de jeu de la planète à la manière d’un Marcus Williams chez les Nets sous l’aile de Jason Kidd) mais également le super shooteur Nick Young, drafté par les Wizards pour soutenir Gilbert Arenas ou encore Javaris Crittenton, futur meneur des Lakers qui pourrait rapidement bénéficier de la faiblesse de son équipe à son poste pour accumuler du temps de jeu et donc de l’expérience.
Enfin, l’italien volant Marco Belinelli a éclaboussé de toute sa classe la summer league et a montré au monde qu’il faudra très bientôt compter sur lui chez les Warriors.
C’est donc une draft absolument incroyable que nous avons entre les mains en cette année 2007. «Believe the hype» comme disent les américains, ces joueurs-là feront les beaux jours de la NBA pendant de nombreuses années et cette draft pourrait bien devenir la plus grande de toutes...
http://www.sportvox.fr/tb-receive.php3?id_article=15295 
Ven 20 Juil - 11:36
