Le sélectionneur de l'équipe de France, Claude Bergeaud, dont l'avenir était en pointillés après la huitième place des Bleus à l'Euro, synonyme de non-qualification pour les J.O. de Pékin, a démissionné ce mardi. «Un climat très hostile s'est développé autour du projet qu'on m'avait demandé de piloter (...). Ces conditions nécessaires à une exigence de résultats ne sont malheureusement plus aujourd'hui réunies pour poursuivre. En conséquence, avant tout soucieux de l'intérêt de notre sport, j'ai pris la décision de ne pas continuer ma mission de sélectionneur de l'équipe de France», a écrit Bergeaud dans un long courrier.
L'ancien coach de Pau-Orthez et de l'ASVEL était devenu sélectionneur après l'Euro 2003 et a mené la France à la troisième place du Championnat d'Europe en 2005, puis à la cinquième place du Championnat du monde 2006. Ce bilan remarquable a été terni par les prestations de la France en septembre au Championnat d'Europe à Madrid où elle a raté la qualification pour les Jeux Olympiques de Pékin, en échouant à la huitième place. Suite à cet échec, une commission, composée entre autres de Bozidar Maljkovic et du DTN Jean-Pierre de Vincenzi, a été créée par la fédération française de basket (FFBB) pour réfléchir au profil du poste de sélectionneur pour les années à venir.
Des dissensions au sein de la fédération
Après le Championnat du monde 2006, Bergeaud avait fait l'objet de critiques au sein de la FFBB. Aujourd'hui, il regrette ce manque de soutien en interne et ce n'est pas un hasard si le terme de «politique» revient à plusieurs reprises dans son communiqué : «j'ai travaillé sereinement, de façon claire, limpide, sans complot sous-terrain, sans manoeuvres politiques. En est-il de même de nos "politiques" ?» puis, un peu plus loin encore, «j'ose espérer (...) que le prochain sélectionneur trouvera un environnement politique propice à l'accomplissement des plus belles ambitions»... A l'annonce de la décision de Bergeaud, la réaction du président de la FFBB, Yvan Mainini, fut on ne peut plus sèche : «on s'était fixé un calendrier pour choisir le prochain sélectionneur et ce n'est pas parce que Claude Bergeaud s'énerve d'un coup que ce calendrier va bouger».
Avant même la mise en place du groupe de travail de la FFBB, Bergeaud avait fait part de son souhait de continuer sous certaines conditions. Mardi, il a estimé que ces conditions n'étaient pas réunies : «depuis (la fin de l'Euro), une commission dont je ne fais pas partie a été constituée, souligne Bergeaud. Je n'ai pas d'informations quant à ce qui s'y dit. De même, je n'ai pas été entendu pour apporter le témoignage de mon expérience de sélectionneur durant ces quatre années. J'en déduis donc que mon avis importe peu tant dans l'analyse, que dans la projection». Membre du groupe de travail de la FFBB, le DTN Jean-Pierre de Vincenzi, considéré comme un proche de l'ancien sélectionneur, lui a répondu sur ce sujet : «Claude (Bergeaud) dit qu'il n'a pas été entendu par la Commission mais il allait l'être à la prochaine».
Une succession en suspens
De Vincenzi estime que l'attente de la décision était devenu «difficilement supportable» pour le coach des Bleus. «Ne pas savoir a rendu les choses difficiles pour lui, explique le DTN. Alors plutôt que d'attendre et de peut-être se faire signifier en janvier que l'équipe de France continuerait sans lui, il a choisi de prendre les devants, c'est respectable.»
Les travaux de la commission de la FFBB, qui devrait rendre ses conclusions d'ici mi-février, vont forcément être chamboulés par le départ de Bergeaud, d'autant qu'aucun successeur naturel ne se dégage. Le nom d'Antoine Rigaudeau a été évoqué et pas démenti depuis mais le vice-président du Paris-Levallois Basket n'a encore jamais entraîné. Quant à Claude Bergeaud, il pourrait revenir à Pau-Orthez où Laurent Mopsus fait figure d'intérimaire après le départ d'Oliver Cousin.
source lequipe.fr