Vous en avez sans doute entendu parlé, c'est une bien triste tuerie qui a eu lieu à Nantes dont son auteur présumé (le père) est toujours introuvable. Une pensée pour la famille Dupont de Lignonnès à qui on rendra hommage demain en célèbrant les obsèques en l'église St-Félix.
Retour sur les évènements (Article du Parisien du 22.04)
Le 12 mars. Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans, hérite d'une carabine 22 long rifle. Il achète alors des munitions et se met à fréquenter un stand de tir. D'après les enquêteurs, les balles tirées depuis l'arme du crime proviennent d'une arme identique à celle dont il a hérité.
Le 3 ou le 4 avril. C'est entre ces deux dates qu'est établie la disparition de la famille Ligonnès. D'après les autopsie réalisées vendredi sur les dépouilles de la mère, Agnès, 48 ans, et des quatre enfants - Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoît, 13 ans -, c'est en réalité à ce moment-là qu'ils ont été abattus.
Le 4 avril. Les deux benjamins de la famille, Anne et Benoît, scolarisés au collège catholique La Perverie - Sacré Coeur, sont absents en cours, pour cause de «maladie».
Entre le 4 et le 10 avril. Le père de famille aurait téléphoné à l'employeur de sa femme pour prévenir qu'elle souffrait d'une gastro-entérite, selon Europe 1. Deux jours plus tard, le directeur de l'établissement scolaire dans lequel travaille Agnès, reçoit un SMS lui indiquant qu'elle est à l'hôpital. La semaine qui suit, un voisin, Fabrice, dit avoir vu, peu après, le père mettant «de gros sacs dans sa voiture», une Citroën C5. Quelques jours après, les deux labradors de la famille «ont hurlé à la mort pendant toute la nuit et, après, plus rien».
Le 11 avril. L'établissement scolaire d'Anne et Benoît reçoit un courrier dactylographié, signé de la main de leur père, indiquant que les deux enfants devaient quitter précipitamment leur école, à cause d'une mutation professionnelle urgente en Australie. Le chef de l'établissement catholique Blanche de Castille, qui emploie Agnès de Ligonnès comme adjointe à la vie scolaire, reçoit de son côté une lettre de démission signée de son nom, évoquant également la même histoire. Etonné, le directeur tente de la joindre par téléphone. Sans succès.
Les 12 et 13 avril. Xavier Dupont de Ligonnès dîne seul et dort dans une auberge du Pontet (Vaucluse). Il a fait le trajet dans sa Citroën C5.
Le 13 avril. Des voisins, inquiets de voir les volets clos de la maison familiale depuis plusieurs jours, appellent la police nantaise. La voiture de la mère, elle, est restée garée dans la rue.
Le 14 avril. Dans le Var, depuis un distributeur de Roquebrune-sur-Argens, un retrait de 30 euros est effectué à partir de l'une des cartes de la famille Dupont de Ligonnès. Le même jour, Colette Deromme, 50 ans, disparaît à Lorgues, un village du Var où la famille nantaise a habité de 1992 à 1994. La justice évoque une possible «coïncidence».
Le 15 avril. Après avoir passé la nuit dans l'hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens, Xavier Dupont de Ligonnès quitte seul sa chambre et abandonne, à proximité, son véhicule, la C5, bleu métallisée.
Le 20 avril. Le parquet ouvre une enquête pour disparition inquiétante de l'ensemble de la famille Dupont de Ligonnès. Ce jour-là, les enquêteurs s'aperçoivent que le père a acheté quelque temps plus tôt du ciment, des sacs en toile de jute, de la chaux vive et des pelles.
Le 21 avril. Alors qu'un avis de recherche est diffusé pour toute la famille, les enquêteurs découvrent des restes humains enterrés dans le jardin de la maison familiale. Dans les heures qui suivent, les dépouilles des quatre enfants et de la mère sont exhumés. La fosse où ont été dissimulés les cadavres ne contient plus aucun autre corps. L'enquête bascule sur la piste criminelle. Le même jour, des gendarmes localisent la C5 de Xavier Dupont de Ligonnès à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Une autre voiture de la famille, une Pontiac, est également recherchée.
Vendredi 22 avril. Les autopsies pratiquées sur les cinq dépouilles démontrent que la mère et ses quatre enfants ont été exécutés d'une manière «méthodique» dans leur sommeil. Le parquet de Nantes ouvre alors une information judiciaire contre X pour assassinat. Des analyses toxicologiques vont être menées pour savoir si les cinq victimes ont été droguées avant d'être tuées.