AFC Est (Jets,Patriots,Bills,Dolphins)

Que ça plaise ou non à Don Shula, qui était à la tête des Dolphins quand Miami (17-0) n’a pas encaissé une seule défaite en 1972, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (10-0) deviendront au cours des prochains mois la deuxième équipe de l’histoire de la NFL à s’offrir le luxe d’une saison parfaite.

Même si plusieurs observateurs accordent tout le mérite au désagréable — mais combien génial — entraîneur Bill Belichick, un motivateur hors pair, le grand responsable de la saison de rêve que connaissent les Pats est, selon moi, nul autre que Tom Brady. Le quart éclipse complètement les exploits accomplis dans le passé par des athlètes de la trempe de Joe Montana, Troy Aikman, Terry Bradshaw, John Elway, Dan Marino...

Profitant pour la toute première fois dans sa carrière de la présence de receveurs de premier plan (Randy Moss, Donte Stallworth et Wes Welker), le quart de 30 ans a déjà passé le cap des 3000 verges de gains aériens, en plus de compléter 38 passes de touchés contre seulement quatre interceptions. S’il continue à ce rythme, Brady terminera la saison avec des gains de près de 5000 verges, une soixantaine de touchés — le record (49) appartient à Peyton Manning depuis 2004 — et seulement six interceptions. Du jamais vu! Dire qu’un quart possédant un ratio de deux pour un (touchés c. interceptions) est habituellement considéré comme un joueur possédant un potentiel intéressant!

Comme le faisait remarquer un journaliste du Boston Herald au lendemain de l’écrasante victoire (56-10) des Pats sur Buffalo, dimanche soir, les chiffres compilés par Brady après 10 matchs se comparent avantageusement à la saison de 215 points de Wayne Gretzky (LNH) en 1985-1986. D’autres vont jusqu’à avancer que le rendement du diplômé de l’Université du Michigan, un choix de sixième ronde en 1999, équivaut à la domination de Tiger Woods sur les terrains de golf.

Meilleur que Montana

Dimanche soir, sur les ondes du réseau NBC, le coloré John Madden n’a pas cessé de lancer des fleurs à Brady. «Depuis que je suis associé de près ou de loin à la NFL, je n’ai jamais vu un quart-arrière jouer aussi bien que Tom Brady le fait cette saison. Je croyais depuis des lunes que Joe Montana était le meilleur à sa position dans l’histoire de la NFL, mais je dois admettre que Brady, un perfectionniste comme on en voit rarement, l’a délogé au sommet de la hiérarchie des quarts-arrières.»

Aucune équipe dans l’histoire n’a dominé aussi outrageusement ses adversaires. Les Pats ont marqué 411 points (moyenne de 41,1 points par rencontre) et n’en ont concédé que 157. Ils ont remporté leurs 10 victoires avec un écart moyen de 25,5 points par match. Leur attaque, qui a réussi sept touchés à ses sept premières séries de jeux contre les Bills, n’aura aucune difficulté à effacer le record établi par Minnesota (556 points en 1998). Les Pats pourraient en marquer jusqu’à une centaine de plus...

Les Pats totalisent déjà 54 touchés, alors que le record (70) appartient à Miami depuis 1984. S’ils continuent d’être épargnés par les blessures, ils termineront la saison avec plus de 80 touchés au compteur.

Avec ses 16 touchés, Moss fera bientôt sien le record établi par le légendaire Jerry Rice (22) en 1987. Si la combinaison Brady-Moss continue à faire des étincelles au cours des prochaines semaines, le receveur, qui a repris goût au football après avoir pris congé pendant deux ans chez les Raiders d’Oakland, terminera la saison avec 25 touchés. Dix-neuf joueurs différents ont d’ailleurs marqué au moins un touché chez les Pats cette saison. Le record de la NFL (21) appartient pour l’instant aux Broncos de Denver (2000) et aux Rams de Los Angeles (1987).

Tricheurs ou pas, les Pats vont réécrire le livre des records de la NFL en 2007 comme aucune équipe, aussi puissante soit-elle, n’est jamais parvenue à le faire.