La saison 2005-2006 démarra plutôt bien pour Chris Bosh qui, à force de travail, améliora de façon substantielle son nombre de double-doubles, dominant son équipe par ses scores réalisés, ses rebonds ainsi que ses pourcentages de réussite au tir. Le 09.02.2006, il fut sélectionné, sur la liste de réserve, pour son premier All-Star Game à Houston et 3 jours plus tard il fut nommé Meilleur Joueur de la semaine pour l’Est.
Hélas, en mars 2006, il reçut un malencontreux et mauvais coup dans le pouce de la part de son coéquipier Pape Sow et dut manquer le reste de la saison. Après sa blessure, les Raptors affichèrent un malheureux 1-10, ce qui démontra l’importance offensive de Chris Bosh au sein du collectif canadien. Les Raptors terminèrent la saison avec un bilan de 27-55 tandis que CB4 grimpait à 22.5 points, 9.2 rebonds et 2.6 passes de moyenne par match.
Malgré une restructuration importante de l’équipe des Raptors à l’intersaison – comprenant le départ de bons amis tels que Mike James et Charlie Villanueva – Chris Bosh signa officiellement une extension de contrat de 3 ans avec une option pour une quatrième année le 14.07.2006. L’opération lui rapporta presque 65 millions de dollars sur 4 ans. A la signature, Bosh affirma qu’il pensait que le futur serait très positif pour la franchise, que le changement était nécessaire, que l’équipe désormais possédait beaucoup de joueurs désireux de gagner et décidés à travailler durement. Au cours de cette même conférence de presse, il annonça également faire don de la somme de 1 000 000 dollars à une œuvre caritative de Toronto.
Après un début de saison 2006-2007 plutôt scabreux, (à la fin décembre le bilan est de 12-18 suite notamment à l’absence de Chris Bosh durant les 12 derniers matches de l’année), à l’approche du All-Star Week-End, les Raptors se ressaisissent et, à fin janvier, parviennent à équilibrer leurs résultats à 22-23.
Naturellement le retour de Chris Bosh sur les parquets n’est pas étranger à cette belle remontée. Ce dernier, en effet, revint en pleine forme : 25.4 points, 9.13 rebonds, 2.47 assists et 1.6 blocks de moyenne par match.
En toute logique, le public plébiscita la présence de CB4 pour le All-Star Game. Pour la première fois de sa carrière il faisait partie de l’équipe de départ du match et les suffrages rapportaient qu’il avait été le second choix des fans à l’Est juste derrière la méga-star LeBron James.
Le 07.02.2007, Chris Bosh, détenteur d’une forme olympique, établit un superbe record en carrière de
41 points, éclipsant ainsi les magnifiques 32 points de Dwight Howard, lors d’une rencontre face à Orlando qui s’acheva par une belle victoire 113 à 103 des Raptors. Sa performance emballa les supporters de Toronto qui scandèrent « MVP » en son honneur, ce qui fut un fait sans précédent au Air Canada Center. Deux jours plus tard, fort comme un lion, il réédita ses exploits et, en marquant 29 points et prenant 11 rebonds, il fut l’artisan majeur de la victoire 96 à 92 contre les Los Angeles Lakers. Comme il fut tout aussi décisif le 13.02 dans le succès que remporta son équipe à Chicago contre les Bulls.
Le 28.03.2007, il devint le nouveau recordman des double-doubles de la franchise lors du match contre les Miami Heat en ne scorant certes que 13 points mais en prenant 18 rebonds. Peu de temps après, il fut désigné, pour la 3° fois de sa carrière, comme Meilleur Joueur à l’Est. Le mois de mars fut tout aussi prolifique au niveau de ses performances que les deux précédents : 21.21 points, 10.29 rebonds, 2.43 passes et 1.57 blocks.
Le 01.04.2007 grâce à la victoire 107 à 94 face aux Charlotte Bobcats, les Toronto Raptors gagnaient leur ticket pour les playoffs après 5 ans d’absence.Parvenu à ce stade, après avoir ingurgité des lignes et des lignes de statistiques, des chiffres et des dates à la pelle, après avoir conclu « Super ! », nous nous posons inévitablement la question fatidique : « Mais comment fait-il ? ». C’est de tradition, inexorablement, face à ces phénomènes de la NBA qui nous subjuguent de s’interroger sur la différence entre les joueurs, les bons joueurs et les autres, les grands, très grands. Dans un premier temps, notre côté « François Pignon » réapparaissant, on en conclue naïvement : « Ils sont géants, c’est normal, ils touchent presque le panier en levant seulement les bras… ». Puis, aggravant notre cas, on enchaîne par « Ils sont forts, ils sont beaux, … ».
Non, là , on s’égare vraiment… Plus sérieusement, on en vient tout de même à statuer sur le fait qu’une minorité est née avec des talents extraordinaires. Certes, c’est indéniable, certains sont vraiment doués de nature. Et là on déprime car on constate que ce n’est pas nous et que ce ne sera jamais nous… Puis, finalement, on admet qu’il y a, tout de même, aussi, d’autres paramètres à prendre en compte. Le travail, la volonté, la persévérance, des qualités qui, parfois, virent aux défauts tant elles tournent à l’obsession. Des facultés que nous ne détenons pas car l’on préfère savourer les performances en tant que spectateurs plutôt que de passer notre temps à transpirer lors des entraînements. De la lâcheté de notre part aussi, nous qui refusons de risquer la douleur et les blessures afin de briller au firmament d’une discipline sportive.
Chris Bosh est comme nous. Avec un gabarit hors norme, certes, en ce qui concerne la hauteur, mais sinon RAS. C’est un homme comme un autre, seulement habité par une passion dévorante qu’il a souhaité assouvir au meilleur niveau. Mais pour cela, et contrairement à la majorité des sportifs de salon, il s’est donné les moyens de parvenir à ses fins. A la base il avait une idole, Kevin Garnett. C’est chouette une idole : des posters plein la chambre, des voyages à gogo pour la suivre lors de ses matches, peut-être même des autographes, des jerseys dédicacés ou mieux son maillot collector. Mais ainsi vécu c’est du rêve par procuration, des centaines de bons souvenirs qui se terniront avec le temps et ne laisseront qu’amertume et regrets.
Chris Bosh, adolescent, vénérait Kevin Garnett. Courage mon frère ! Tu bosses pendant des heures, le jour, la nuit, tu vois des paniers et des ballons orange partout, et tu transpires encore et encore, et t’as mal jusqu’à la plus petite cellule, puis t’ajoutes quelques cuillères de ton talent perso et tu verras, un jour, tu joueras face à Kevin Garnett. Facile ! En rêve, mon frère… Je te dis pas les matins blafards quand t’as perdu la veille… Les soirées chaudes quand ce foutu ballon veut pas rentrer… Les vacances d’été annulées parce qu’il faut travailler, travailler et encore travailler pour t’améliorer et espérer être le 1 sur 10 000 ou 100 000 à sortir du lot… Stakhanoviste du basket, tu es devenu… Mais tu y crois car tu t’appelles Chris Bosh, tu n’es pas comme les autres, tu as ta famille qui te fait tant de bien et tes qualités qui vibrent en toi.
Et aujourd’hui, toi, le gaucher le plus célèbre du Canada, comme tu es heureux de ton présent et reconnaissant vis-à-vis de tes parents pour l’enfance choyée qu’ils t’ont offerte, tu redistribues autour de toi le bonheur. Car, en effet, comme toute histoire, la tienne a une morale. Nous nous demandions antérieurement comment devenait-on une étoile dans quel que domaine que cela soit, nous cherchions les raisons fondamentales qui différencient un ordinaire d’un supérieur, et nous parvenons, comme cela était prévisible, à la conclusion que les aptitudes physiques sont indissociables des vertus morales. La victoire récompense l’effort, l’intelligence et les dons ; néanmoins ces derniers ne se développent pas seulement grâce à nos capacités corporelles, ils dépendent également de nos dispositions altruistes.
Désormais, Chris Bosh est reconnu pour sa valeur sportive mais il
est également réputé pour sa générosité, son humilité, son soutien discret et gentil, sa reconnaissance et son incroyable sourire qui inonde de bonheur ceux qui le reçoivent. A 23 ans, il est devenu le leader de sa franchise mais en toute simplicité, tel un ouvrier laborieux, là pour faire son boulot, comme les autres, les motiver discrètement, emmener son collectif vers les sommets. Aujourd’hui, Chris Bosh gagne beaucoup d’argent, comme la majorité des stars de la NBA, mais il n’a pas oublié que tout n’avait pas été toujours facile pour ses parents, que, pour des milliers d’enfants, le quotidien est loin d’être rose, alors, via sa fondation, qui est naturellement une organisation à but non lucratif, il tente d’alléger les problèmes, en insistant notamment sur l’importance de l’instruction pour sortir des issues sombres. Grand joueur avec une belle âme.
Des comparaisons ont été faites entre Chris Bosh et
Kevin Garnett : un physique similaire, un style de jeu semblable, des personnalités assez proches. C’est vraiment génial quand le rêve rejoint la réalité…
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