Kobe est aux anges

Il y a quelques mois, Kobe Bryant ne rêvait que d'une chose : partir. Aujourd'hui, il prend son pied avec les Lakers et ne veut plus entendre parler de trade. Grâce notamment à l'éclosion d'Andrew Bynum, l'arrière californien se met à rêver de titre. La girouette a trouvé sa direction...


Vous savez qui reste pour dîner ? Kobe Bryant s'invite au banquet. Encore une fois. Au grand bonheur des Californiens. Il y a encore quelques mois pourtant, personne n'aurait misé un dollar sur la présence de Kobe dans l'effectif des Lakers à cette période de la saison. Ses déclarations répétées sur ses velléités de départ avaient jeté un coup de froid sur les Californiens. Son avenir ne semblait plus se dessiner à LA. A tout moment, on s'attendait à recevoir une news annonçant le transfert de la méga star vers Chicago...


Mais le vent a tourné. Même si février approche à grand pas et la fin de la période des transferts avec, le portable de Jerry Buss, le propriétaire de la franchise, ne chauffe pas. Et visiblement, la situation plaît à Kobe Bryant. Le meilleur marqueur de la NBA ces deux dernières saisons n'a pourtant pas vu arriver des partenaires capables de satisfaire sa soif de gagner. Il n'a pas non plus renégocié son contrat pour toucher encore un peu plus le jackpot. Et néanmoins, c'est bien avec le sourire que KB24 rentre sur les parquets.

Bynum, de la critiqe aux louanges

Alors que s'est-il passé ? En fait, une révolution a eu lieu au sein même des Violine et Or. Avec notamment l'éclosion de jeunes talents. "Kobe aime jouer au basket et une fois que la saison a commencé, il a retrouvé le goût de la compétition. Mais surtout, il reconnaît que certains jeunes de l'effectif sont meilleurs qu'il ne le pensait, notamment Andrew Bynum", explique Tex Winter, l'architecte du jeu en triangle et aujourd'hui consultant pour les Lakers. "Au début, Kobe n'était pas très fan de Bynum et maintenant il chante ses louanges. Kobe veut gagner et il voit qu'il peut gagner avec cette équipe."

Tex Winter a bien ciblé le déclic. Car si la progression de Jordan Farmar (9.8 pts, 2.4 rds, 2.8 pds) ou de Sasha Vujacic (6.3 pts, 1.4 rbds) et l'arrivée de Derek Fisher (12.5 pts, 3.2 pds) ont donné de la profondeur au jeu californien ("Tout le monde participe et nous jouons bien. C'est vraiment agréable", avoue Kobe), c'est bien l'explosion d'Andrew Bynum qui a métamorphosé Kobe. Celui qui a la réputation de ne pas supporter l'ombre d'autres stars, et a même précipité le départ vers Miami de Shaquille O'Neal, présent lors des titres du début de la décennie redécouvre la joie d'avoir un vrai lieutenant à ses côtés après des saisons de disette avec l'unique Lamar Odom pour l'épauler.

"Capable de jouer le titre"

Le temps où le natif de Philadelphie demandait le départ de Bynum pour recruter Jason Kidd sur le parking des Lakers semble d'un autre siècle. Aujourd'hui, le jeune prodige, auteur de 13.1 points et 10.2 rebonds, est même devenu le chouchou de l'arrière, fidèle aux Lakers depuis 1996 et vainqueur de trois titres de rang (2000 à 2002). Car Bynum est bien le chaînon qui manquait ses dernières années. Celui qui peut satisfaire la soif de gagner de Kobe. "Nous avons une équipe capable de jouer le titre avec lui dans notre équipe", se réjouit l'arrière, qui inscrit quatre points de moins que l'année dernière (27.4 pts, 5.8 rbdsn 5.1 pds).

Une déclaration qui en dit long sur l'estime que Bryant porte à son protégé. Le bilan des Lakers (27v-12d) va dans son sens. L.A a les armes pour aller loin. Kobe Bryant est sur son nuage. Et même l'absence pour blessure au genou de Bynum pour huit semaines ne l'inquiète plus que cela. Il attend patiemment son retour pour un objectif précis : le titre. "J'ai gagné trois bagues avant et je sais ce dont j'ai besoin pour remontrer une bague. Et nous avons de quoi ici. Nous sommes puissants, rapides, et athlétiques. Mais nous possédons aussi une bonne défense. Donc quand nous aurons big fella, tout ira pour le mieux." Visiblement, Bryant risque de s'inviter à plus d'un dîner en Californie ses prochaines années...