Bizutages des rookies

NBA: dur, la vie de rookie
AP | 14.01.2008 | 12:01
Heureusement, cela ne finit jamais aussi mal que dans "The Rookie" ("La Relève", en France), le film de Clint Eastwood où la bleusaille vient assurer une drôle de relève aux côtés des vétérans de la police de Los Angeles.

Mais la vie de rookie en NBA n'en est pas moins parfois difficile. Une règle non-écrite veut en effet que les nouveaux venus dans la Ligue acceptent pendant la première saison d'être des souffre-douleurs, des serviteurs de luxe corvéables à souhait pour leurs équipiers dont le statut ne saurait être remis en cause.

Evidemment, les joueurs français lancés en novembre dernier dans le grand bain n'y ont pas échappé et, à l'époque, Joakim Noah ne se privait pas de raconter, dans un éclat de rire, qu'il avait dû envoyer sa mère chez Ikea pour acheter quelques bricoles nécessaires à l'aménagement du vestiaire des Bulls! Ainsi en avaient décidé les tauliers de la franchise...

Dans son cas, cela n'a pas été beaucoup plus loin, la forte personnalité du fils de Yannick ayant aidé le rookie à ne pas se laisser marcher sur les pieds.

C'est pour la même raison que Tony Parker, servi en plus par un concours de circonstances favorable à l'époque, ne garde pas de mauvais souvenirs de ses premiers pas en NBA. "Cette année de rookie a été différente pour moi", rappelle le meneur de San Antonio. "Car, au bout de deux semaines seulement, je me suis retrouvé titulaire à la place de Terry Porter (blessé) derrière lequel je devais au départ assurer une simple rotation".

Pas de vexation donc, ni de travaux forcés, contrairement à Rony Turiaf (Los Angeles Lakers), qui devait quotidiennement nettoyer la salle d'entraînement.

Ian Mahinmi, débarqué cette saison chez les Spurs, a aussi eu droit à un programme spécial: "Chanter, et même parfois danser lors des anniversaires. Et puis, les jours de match, ramener des doughnuts pour tout le monde. En déplacement, il fallait également que j'aide les kinés à porter les sacs de tout le monde. Enfin, une fois à l'hôtel, je devais laisser monter chaque gars avant d'avoir le droit d'aller dans ma chambre".

Mais ce n'est pas tout... Arrivé de Pau-Orthez dans une équipe où les minutes de jeu sont inexistantes derrière Tim Duncan, ce jeune pivot n'a pas pu rester plus de trois semaines avec les champions en titre malgré quelques bonnes apparitions. Dans son intérêt, il a connu le même sort que d'autres rookies avant lui, c'est-à-dire un séjour forcé en NBDL (championnat de développement de la NBA) chez les Austin Toros, une équipe du Texas affiliée aux Spurs.

"Quand on m'a annoncé cela, j'étais bien sûr très déçu", avoue Mahinmi. "D'autant que j'ai montré des choses lors de mes dix premiers matches en NBA. Mais je me suis dit aussi qu'il valait mieux avoir du temps de jeu plutôt que de rester en costard tous les soirs à San Antonio", ajoute le jeune homme, conforté dans sa décision par Tony Parker.

"C'est un moment difficile pour lui, mais il a eu raison", estime son compatriote. "La composition de notre équipe va beaucoup changer dans la raquette en fin de saison et Ian, qui est un garçon talentueux, aura alors une chance à saisir. Et puis, à son âge, il ne peut pas se permettre de rester sans rien faire". Ainsi va la vie des rookies en NBA. AP