Interview MP

Pour ses premiers play-offs NBA, Mickael Pietrus vit pour le moment un véritable conte de fées. Après le match 4 du premier tour des play-offs remporté dimanche soir face aux Mavericks (103-99), ses Warriors, qui mènent désormais la série par 3 victoires à 1, ne sont plus qu'à un succès de s'offrir le scalp de la meilleure équipe de la saison régulière. Pour autant, l'ailier français, intenable avec 16 points et 5 rebonds, est déjà concentré sur la prochaine rencontre à Dallas mardi soir. Convaincu que rien n'est encore fait.

Mickael, parlez-nous de cette troisième victoire décrochée dimanche soir (103-99).
C'est le math qu'il fallait gagner. Sans doute l'un des plus importants de la série pour pouvoir faire un break. C'est très fort. On sait que l'on a fait une grosse partie mais pour autant, on reste humble. On de doit pas montrer que l'on est fébrile en raison de l'enjeu. Il faut que l'on prenne les matches les uns après les autres. Maintenant, on a conscience que rien n'est encore fait. Dallas est quand même la meilleure équipe NBA de la saison.

Comment faites-vous pour garder les pieds sur terre alors que vous êtes sur le point de créer une immense surprise ?
Vous savez, les Warriors n'avaient plus participé aux play-offs depuis 13 ans. Avec notre petite équipe, on essaie surtout d'acquérir de l'expérience. A Dallas, pour le match 5, ils vont nous attendre de pied ferme. Ce sera une rencontre forcément très relevée. Mais nous, on n'aura aucune pression. L'objectif, c'était de se qualifier pour les play-offs. Le reste n'est que du bonus.

Au vue de la série, le jeu des Mavericks, qui comme le votre est porté vers l'offensive, vous convient parfaitement bien.
Oui, et puis disons que notre coach Don Nelson (, ancien entraîneur des Mavs, Ndlr) connaît bien le fonctionnement de l'équipe. Les deux formations ont un jeu qui privilégie la course. Il nous faut monter le ballon le plus rapidement possible et ensuite trouver les meilleures solutions offensives. Le jeu de Dallas, on le connaît très bien, c'est le même que le notre.

"Si on passe Dallas..."

Il y a tellement d'individualités à Golden State que le danger semble pouvoir venir de partout.
C'est exactement cela. Baron Davis (33 points et 8 rebonds, Ndlr) était super chaud ce soir mais si Dallas décide de tout mettre en oeuvre pour l'arrêter la prochaine fois, d'autres joueurs seront présents. En play-offs, c'est différent de la saison régulière. Chaque joueur peut faire la différence. Il faut surveiller tout le monde. A nous de profiter de la richesse de notre effectif.

Après des débuts un peu difficiles pour vos premiers pas en play-offs, votre performance lors de ce match 4 (16 points et 5 rebonds en 26 minutes, Ndlr) a dû vous faire du bien.
Au début, j'avais un petit peu la pression. J'avais beaucoup entendu parler de l'atmosphère particulière des play-offs mais sans jamais avoir à la supporter. Là, ça va de mieux en mieux. Lors des premiers matches, je ne rentrais pas les shoots, ensuite c'est très difficile de trouver la confiance. Les victoires aidant, je suis plus libéré désormais. La machine est lancée.

Après le gros transfert de la mi-saison avec les Pacers qui a notamment vu arriver Stephen Jackson et Al Harrington à Golden State, votre rôle a changé avec notamment un temps de jeu beaucoup moins conséquent. Comment l'avez-vous vécu ?
Il faut dire qu'en début de saison, je jouais 45 minutes par match ! Après l'échange avec Indiana, mon temps de jeu a baissé mais j'ai continué à me battre. Ma combativité a aussi permis à l'équipe d'accéder aux play-offs. En plus, les mecs qui sont arrivés sont irréprochables à la fois sur et en dehors du terrain. Ils sont venus et ont immédiatement aidé l'équipe. C'est une saison formidable sur le plan individuel comme collectif.

Si vous éliminez Dallas, l'équipe va forcément revoir ses ambitions à la hausse.
C'est certain. Si on passe Dallas, je pense que l'on peut faire quelque chose derrière contre Houston ou Utah. La finale de conférence serait alors dans nos cordes.