BasketSession : Comment te sens-tu dans cette équipe de Russie ?Andreï Kirilenko : Je me sens bien… Quand on gagne et qu’on joue bien, je me sens bien. On a encore des matchs de préparation avant l’Euro. On a un nouveau coach (ndlr : David Blatt depuis 2006, ex-Trevise) et donc de nouveaux systèmes qu’il faut qu’on travaille.
BS : C’est vrai que l’équipe semble encore en rodage ?AK : C’est vrai que ça n’a pas vraiment fonctionné contre la République Tchèque (ndlr : victoire russe 83-80). Nous avions eu un voyage difficile, c’était dur de se mettre dans le premier match. On était fatigué en arrivant aux entraînements à Paris ; mais le jour suivant on bat le Portugal de 30 points (ndlr : 22 en fait, 80-58).
BS : Es-tu prêt à prendre tes responsabilités dans cette équipe en tant que joueur NBA ?AK : Je prends toujours mes responsabilités. J’ai déjà des responsabilités dans cette équipe, NBA ou pas… Tout le monde peut être leader s’il travaille dur et sérieusement.
BS : Comment fonctionne ton association avec J.R Holden ?AK : C’est un très bon joueur. C’est toujours bien de jouer avec des mecs talentueux comme lui. On s’entend très bien. On s’amuse, on rigole ensemble dans les vestiaires. On se parle beaucoup aussi, de basket mais aussi d’autres choses. Donc forcément après, c’est plus facile sur le parquet.
BS : C’est un peu le Deron Williams de votre équipe ?AK : Non je ne crois pas, ce sont des joueurs différents. Ce sont deux meneurs talentueux certes, mais leur jeu est différent.
BS : Avec les Utah Jazz justement, tu as atteint les finales de la Conférence Ouest. Une surprise ?AK : Je mentirais si je te disais qu’on s’y attendait, mais nous avons travaillé dur et très bien joué pendant les play-offs en battant Houston et Golden State. Donc on méritait de se retrouver en finale de conférence.
BS : Comment le groupe a-t-il vécu ces play-offs ?AK : Déjà on atteint les finales de conférence, et pour moi c’était quelque chose de vraiment nouveau. On n’avait jamais connu ça avant. En plus, c’est la conférence Ouest. L’exploit est de taille car c’est beaucoup plus dur qu’à l’Est. Ce qui fait de nous une grande équipe, au même titre que les très bonnes équipes qu’on a jouées.
BS : Qu’est-ce qu’il vous a manqué pour battre les Spurs ?AK : Il fallait qu’on soit plus consistants. Nous ne l’avons pas été tous les matchs.
BS : Personnellement ta saison n’a pas été aussi bonne que les précédentes (8,3 pts – 4,7 rbs – 2,9 pds – 2,1 cts en 29 min). Tu étais même All-Star en 2004, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?AK : Je ne sais pas… Il y a beaucoup de raisons. Mais tant que l’équipe joue bien, c’est l’essentiel pour moi.
BS : Tu te sens toujours à l’aise dans cette franchise ?AK : Oui tout à fait. J’adore mes coéquipiers…. Il n’y a aucun souci là-dessus.
BS : L’année prochaine, les Jazz seront attendus au tournant. C’est une pression particulière pour toi ?AK : Non pas du tout. Il y a toujours de la pression. On n’y prête pas trop attention car la pression arrive souvent de vous, les journalistes. Au niveau des joueurs, nous n’y pensons pas.
BS : Reparlons de l’Euro, la Russie sera dans le même groupe que la Grèce et la Serbie. A priori un tirage difficile ?AK : Oui c’est vrai que c’est un tirage difficile, mais si tu regardes les autres groupes dans ce championnat c’est la même chose. Tu as deux très bonnes équipes, une équipe faible et un outsider. Donc on ne peut pas se relâcher. Il faut qu’on joue nos matchs à 100% de notre potentiel.
BS : Tu penses que c’est normal pour un joueur NBA de venir jouer en sélection ?AK : Je ne jugerais pas le joueur qui décline la sélection. C’est à chacun de voir par rapport à sa situation. Des fois c’est bien de venir, d’autres fois ça ne l’est pas du tout. Pour un joueur, c’est aussi encourir un gros risque de blessure et tout perdre. Moi j’ai toujours joué en équipe nationale avec un grand enthousiasme. Ca ne m’aide pas particulièrement pour la suite de ma carrière, c’est simplement un désir personnel.
BS : Tu as le sentiment de représenter ton pays sur un parquet ?AK : Oui, mais le basket n’est pas populaire. On espère tous pouvoir promouvoir le basket et le rendre plus populaire, mais malheureusement ça n’arrive pas. On ne peut pas rivaliser avec le foot.
BS : Pourtant le CSKA Moscou est l’une des meilleures équipes européennes ?AK : Football… Tout le monde aime le foot en Russie… Le foot est numéro 1 et en 2ème c’est le Hockey.
BS : On sait que tu es un contreur redoutable, quels conseils donnerais-tu aux jeunes voulant t’imiter ?AK : Il n’y a pas de secret. La clé c’est le « timing ». Tout est dans le « timing ».
Basketsesion.com
Sam 1 Sep - 12:31
