Roanne reve du doublé

Les Roannais ne sont qu'à une marche du titre (Panoramic)

Roanne rêve de doublé

Révélation de la saison, Roanne ne partira pas favori samedi en finale face à Nancy. Mais après avoir décroché la Semaine des As, la Chorale et son trio US infernal veulent s’offrir un doublé retentissant.



Le Petit poucet a grandi
Quarante minutes, au moins. C’est le temps d’une finale de Pro A, le temps qui sépare Roanne d’un fantastique doublé Semaine des As-Championnat. Sans doute le plus incroyable résultat de tous les sports collectifs français pour cette saison et même depuis plusieurs années. «On sort de nulle part», rappelait Jean-Denys Choulet samedi après la qualification de la Chorale pour la finale du championnat au détriment de Chalon-sur-Saône. Car si les dernières semaines ont rendu banale la présence de Roanne au sommet du basket hexagonal, il faut bien se souvenir qu’au début de saison, personne n’aurait parié un euro sur une telle réussite. Peu d’observateurs auraient même osé s’avancer sur une place dans le Top 8 pour une équipe qui restait sur deux 16es places et une 9e place en trois ans. Et qui possédait seulement le 14e budget de Pro A cette année (2,3 millions d’euros avec encore 220 000 euros de dettes). Mais quand on n’a pas de pétrole, on a des idées, c’est bien connu. Et Jean-Denys Choulet plus que les autres encore.

Au club depuis 2000, le technicien roannais a sorti la Chorale des bas-fonds de la Pro B pour l’installer petit à petit dans le paysage du basket français, avec par-ci, par-là quelques jolis coups réalisés en matière de recrutement. C’est ainsi lui qui a déniché Gary Alexander ou encore Mike Bauer, dont l’échec cette saison à Pau ne doit pas faire oublier l’immense potentiel. Alors il y a deux ans, le sorcier roannais a encore fait jouer son carnet d’adresses et sa connaissance du basket américain pour dénicher un trio US que tout le monde lui envie désormais (Dewarick Spencer, Aaron Harper et Marc Salyers). Intégrés à plein dans le projet de jeu offensif de Choulet (une sorte de run and gun des Phoenix Suns à la sauce roannaise) comme dans la vie du club (Salyers a prolongé son contrat de deux ans, Spencer discute avec les dirigeants), les trois compères ont martyrisé toutes les défenses de Pro A cette année en terminant aux trois premières places du classement des meilleurs marqueurs. Spencer a même été désigné MVP étranger du championnat. Mais s’il se félicite du talent de ses Américains, Choulet ne cesse de marteler que la réussite de son équipe (2e de la saison régulière, meilleure attaque du championnat) ne doit pas se résumer à ces trois hommes. Le jeune Marc-Antoine Pellin a ainsi franchi un pallier cette année au point de recevoir le trophée de meilleur défenseur de Pro A. Pape Badiane s’est, lui, imposé comme l’un des meilleurs pivots français et un capitaine de route fiable tandis que Laurent Cazalon ou William Soliman ont montré qu’ils pouvaient eux aussi sortir leur épingle du jeu à tout moment.

Une confiance au sommet
Avec cet attelage, Roanne a déjà créé une première sensation en s’imposant lors de la Semaine des As après avoir écarté l’ASVEL et Le Mans en demi-finales et en finale. Et ce premier titre du club depuis 1959 (champion de France) n’a en rien rassasié les Roannais. Bien au contraire… L’appétit venant en mangeant, les hommes de Jean-Denys Choulet se sont alors fixés comme objectif de décrocher le titre de champion de France, ni plus, ni moins. Un pari fou qu’ils sont en passe de réaliser. Il leur faudra pour cela venir à bout de Nancy, premier de la saison régulière, donné favori dès le début du championnat et qui reste sur deux finales consécutives perdues. Une perspective qui n’empêche pas de dormir les Roannais, à l’image de Marc-Antoine Pellin. «C’est sur terrain neutre, on joue dur et de manière intelligente. On peut leur faire péter les plombs. Même s’ils sont très forts, sur un match tout peut arriver», indiquait-il dans les colonnes du Progrès. «On va y aller avec la rage. Plus rien ne peut nous arrêter. On a déjà réussi à 100% notre objectif de début de saison et jusqu’à la dernière seconde de la finale, la pression ne sera jamais sur nous<», conclut Jean-Denys Choulet. Libérée, la Chorale n’en sera que plus dangereuse pour Nancy…