Miami a la ramasse

Le Heat sombre corps et âme. Même devant toute la partie, même nanti d’une avance confortable de 10 points à l’orée de l’ultime période, les Floridiens n’ont pu mettre un terme à cette série cauchemardesque de défaites, qui affiche désormais le chiffre de 15. A l’issue de la rencontre, les visages désabusés de certains peinaient à cacher l’étendue du désastre, comme le stigmatisait d’ailleurs Pat Riley, le coach de Miami. «Le pire, c’est que je ne suis pas sûr que nous puissions mieux jouer que cela.» Ce qu’Udonis Haslem traduisait différemment : «Une fois de plus, nous n’avons pas su finir le travail.» L’occasion était belle pourtant les Floridiens de redresser la tête et de s’offrir un succès de prestige sur le champion en titre, San Antonio, guère fringuant lui aussi depuis quelques semaines. Sauf que les Spurs semblent animés d’un mental autrement plus consistant, comme le rappelait Manu Ginobili : «On ne peut pas dire que nous ayons bien joué ce soir, mais nous nous sommes accrochés tout du long et nous n’avons pas cédé mentalement.» Bref, tout ce qui sépare actuellement les deux équipes résumé en une phrase de l’Argentin.

Ainsi, Miami aura mené près de 46 minutes durant cette rencontre, entre un premier panier de Williams au bout de 36 secondes de jeu et un lancer-franc réussi par Tony Parker à 2 minutes de la fin, qui donnait pour la première fois l’avantage aux visiteurs (87-88). Entre ces deux moments, le Heat aura toujours eu le contrôle des opérations. Jason Williams, de deux flèches à trois points, se chargeait ainsi en début de match d’installer son équipe résolument dans le fauteuil de leader au score (11-8, 4e). Dans le camp d’en-face, seul le tandem Duncan-Parker permettait aux Spurs de rester dans la partie, avant que Ginobili ne prenne le relais avant la pause pour endiguer le bon passage de Mark Blount, le suppléant de Shaquille O’Neal auteur de 15 points en deux quart-temps (46-45). Grâce à un festival à 3 points en plein cœur du 3e quart, les Texans poursuivaient ensuite leur résistance avant de s’effondrer dans les deux dernières minutes de cette période. Emmenés par un Wade enfin efficace et qui inscrivait 5 points à la suite, les Floridiens infligeaient un 9-0 aux Spurs qui semblait alors rédhibitoire (70-60, 35e). Mais c’était sans compter sur la paire Duncan-Ginobili, auteurs de 14 points à eux deux pour débuter l’ultime acte et ramener San Antonio à hauteur (83-81, 42e). Dès lors, la physionomie de la rencontre avait totalement changé et Wade précipitait la chute des siens en loupant quatre de ses cinq derniers tirs, avant de perdre le dernier ballon de la rencontre, chapardé par Tony Parker. Juste avant, «El Manu», lui, avait entériné la victoire des siens sur un lay-up en pénétration plein de détermination (89-90).