A un peu plus d’un mois de la reprise, les 30 équipes de la NBA règlent les derniers détails avant de s’engager dans le marathon annuel. 82 rencontres pour les moins talentueux et beaucoup plus pour ceux qui souhaitent succéder aux Celtics de Boston. Quelles sont leurs forces, leurs faiblesses et leurs chances de réussite ? Cette semaine, gros plan sur la Northwest Division.
1er – Utah Jazz : Convaincre Carlos
La Northwest Division est sans doute la division la plus faible de la conférence Ouest, le terme « faible » étant à relativiser tant le niveau de la conférence est élevé. Cette division est aussi la plus équilibrée, du moins entre ses trois équipes de tête. De celles-ci, c’est bien Utah qui devrait ressortir en tête à l’issu de la saison. Pour la troisième saison consécutive, les Jazz sont en mesure de passer le cap des 50 victoires. Le roster, bon sans être génial, s’appuie sur un quatuor de All Star que beaucoup d’équipes aimeraient avoir. Williams, Boozer, Kirilenko et Okur inscrivent 60% des points de l’équipe. Autant dire que si l’un de ses quatre là venait à se blesser alors le sort de la franchise mormon pourrait changer radicalement. D’autant que l’équipe de l’indéboulonnable Jerry Sloan vit une saison charnière. En effet, si le génial meneur Deron Williams a signé pour un contrat longue durée, pour ses coéquipiers tout va se jouer l’été prochain. Carlos Boozer, Jarron Collins, Brevin Knight, Kyle Korver, Mehmet Okur et Ronnie Price seront tous agents libres non restrictifs l’été prochain. Et autant dire qu’on entend déjà parler d’un départ de Boozer vers une équipe qui pourra à la fois lui offrir le maximum salarial et une chance d’aller au titre. En attendant reste aux Jazz de se donner les moyens d’aller le plus loin possible cette saison afin de donner le maximum de certitudes à tous ses futurs agents restrictifs.
2nd – : Prime à la jeunesse
Dans un article précédant, j’avançais que Kevin Pritchard, General Manager de son état, était sans doute le meilleur actuellement dans son domaine. Aujourd’hui … je confirme ! Le choix d’accueillir Jerryd Bayless en lieu et place de Brandon Rush devrait être une des bonnes opérations de l’année vu les performances du nouveau rookie pendant les summer league. Portland qui était l’an passé la 27ème attaque de la ligue, présente cette année une force de frappe très impressionnante. Pensez donc, le joueurs de Nate McMillan ont, la saison passée, crée la surprise en affichant un bilan équilibré (41v-41d) tout en se passant des services du premier choix de la draft. Cette saison, tous les joueurs ont pris de la graine et reçoivent le renfort de Greg Oden, donc, Jerryd Bayless et Rudy Fernandez … que du lourd ! Certes l’équipe manque d’expérience mais quel plaisir de voir cette équipe jouer. La confirmation des talents de Lamarcus Aldridge et surtout Brandon Roy devrait faire de ce beau petit monde un Outsider redoutable. Roy, Fernandez, Outlaw, Aldridge et Oden pour démarrer. Bayless, Webster, Frye, Batum, Blake et Diogu sur le banc … Les Blazers version 2008-2009 : j’achète !
3ème – Denver Nuggets : Quid de la défense !
Mais quelle peut bien être la stratégie des Nuggets de Denver ? En envoyant Marcus Camby aux Clippers de Los Angeles pour une misère, le Front Office du Colorado s’est, comme qui dirait, tirer une bonne balle dans le pied. Oublions le manque de respect pour un joueur sans histoire qui s’est dévoué corps et âme à une équipe qui n’en mérite peut-être pas tant, concentrons nous sur l’aspect stratégique du transfert. En virant Camby, la franchise se donne de l’air dans sa masse salariale et se donne l’opportunité soit de resigner Iverson soit d’aller chercher un agent libre de talent l’été prochain (Boozer ?). Voilà pour les points positifs. Pour le reste, il n’y a que du négatif et le plus gros point noir c’est qu’en se séparant du vétéran, Denver perd un leader et surtout le seul défenseur de son équipe. Les Nuggets seront sans doute la meilleure attaque de la ligue mais en voyant le pivot s’envoler vers la Californie c’est 10ppg, 13rpg et 4 contres qui partent avec lui. Pour se donner une idée, Martin et Nêné, à eux deux, cumulent 17ppg, 11rpg et 2 contres… Alors certes les Nuggets vont jouer les premiers rôles cette saison au sein de la Northwest. Certes avec des joueurs du calibre d’Iverson et Anthony, Denver possède deux des meilleurs joueurs de la NBA. Mais, quand il va falloir lutter contre les vrais cadors, l’apport de Camby manquera indéniablement et on ne le répètera jamais assez : « l’attaque vous fait gagner les matchs et la défense vous fait remporter le championnat ! ».
4ème - Minnesota Timberwolves : Continuer l’apprentissage
Minnesota ne devrait pas cette saison se qualifier pour les Play Off, mais est-ce vraiment l’objectif d’une équipe qui se reconstruit depuis une seule saison. Al Jefferson a prouvé l’an passé qu’il pouvait en être le chef de meute. Les espoirs placés en lui se sont avérés payants. Avec 21ppg et 11rpg la saison passée, le jeune loup a mené son escouade vers une saison ponctuée de défaites, certes, mais pleine d’apprentissage. En choisissant Kevin Love plutôt que OJ Mayo, Kevin MacHale a fait un choix : créer une doublette complémentaire à l’intérieur plutôt que de surcharger son backcourt. Risqué tant les avis sont divisés sur le nouveau pivot blanc des Wolves. Sera-t-il génial ou sera-t-il un bide ? Reste que son arrivée dans les rangs de Minnesota est liée à celle de Mike Miller (16ppg, 7rpg et 3apg la saison passée). Ce qui est une vraie bonne nouvelle pour le clan des Wolves tant ce joueur est professionnel, expérimenté et sous estimé. Miller qui aurait mérité de jouer pour un contender quitte la galère Grizzlies pour celle de Minnesota. Il pourra apporter son expérience à un groupe jeune mais pas dénué de talents comme Mc Cants (15ppg), Foy (13ppg et 4apg) ou Gomes (13ppg et 6rpg). Tout ce petit monde devrait facilement remporter plus de matchs que la saison passée (30 à 40) et, quoi qu’on en dise, c’est déjà un bon début.
5ème - Oklahoma City Thunder : Des couleurs différentes pour un même résultat.
Terminée la mythique franchise des Sonics de Seattle qui aura vu des joueurs comme Jack Sikma, Lenny Wilkens, Nate Mc Millan, Gary Payton, Shawn Kemp ou plus récemment Ray Allen défendre ses couleurs. Triste mais il n’est pas dit que le phénix ne renaisse pas de ses cendres dans quelques années ! Ainsi va le business NBA et aujourd’hui c’est Oklahoma City, qui avait pris goût à la NBA avec la bande de Chris Paul, qui va accueillir les exploits de Kevin Durant and cie. Enfin les exploits … on va dire qu’Oklahoma va dans un premier temps accueillir les rencontres des nouveaux « Thunder » (quelle originalité !). En effet, Kevin Durant a beau avoir l’air d’être destiné à une brillante carrière, il n’en reste pas moins que le roster des Thunder est quand même relativement faible. Derrière le talent de Kevin Durant (20ppg, 4rpg et 2apg), les promesses de Jeff Green (11ppg et 5 rpg sur la saison mais 13ppg et 5rpg sur le mois d’avril et 16ppg et 6rpg sur le mois de mars), voire la solidité de Chris Wilcox (13ppg et 7rpg) et Nick Collison (10ppg et 9rpg)…Derrière, c’est un peu le vide sidéral. Petit coup de cœur très personnel pour le rookie Russel Westbrook qui devrait amener sa simplicité, son style très all around player et sa défense à une équipe qui en a bien besoin. Wesbrook est certainement moins populaire que Rose ou Beasley, moins bon attaquant que Bayless, mais certainement le type de coéquipier qu’il faut pour remporter des rencontres. Celui dont la star a besoin pour se mettre en valeur. Même si mon chouchou de l’année apporte un réel plus, ça ne devrait guère amener que 20 à 30 victoires à cette équipe d’Oklahoma. Il va donc falloir s’accrocher pour les joueurs comme pour les fans qui vont apprendre ce qu’est d’héberger une équipe susceptible de perdre environ 60 matchs sur une saison.
Source image +Txt : basket-ball.com